Plus un outil est efficace, plus il faut s’entourer de précautions quand on l’emploie. Dans les mains d’un chirurgien, un scalpel est un outil admirable, mais dans celles d’un criminel ? L’hypnose reste encore une approche qui se prête très facilement à des dérives sectaires. Elle fut beaucoup employée pendant la guerre froide pour effectuer des lavages de cerveaux et pour endoctriner les gens. C’est une méthode incroyablement puissante qu’il faut savoir employer dans un strict cadre déontologique pour s’assurer qu’on ne l’emploie que pour le bénéfice d’autrui.
Puisque la PNL modélisa l’hypnose éricksonnienne, elle hérita de son efficacité. Elle doit donc aussi s’employer dans un cadre qui la confine et la restreint, autrement elle pourrait se prêter à toutes sortes d’abus. Comment s’y prend-on dans la pratique? On applique un « cadre d’Écologie ». Son principe fut découvert pendant les conférences Macy, auxquelles Bateson avait participé.
L’écologie forme un des postulats de base de la cybernétique et de la Systémique. Elle se définit comme « l’étude des relations entre les éléments d’un système et des conséquences de leurs interactions ». Combien de problèmes contemporains pourriez-vous identifier qui ne sont, en fait, que des conséquences de « solutions » à des problèmes du passé ? La vaste majorité des aspects négatifs de la vie quotidienne, tel que le réchauffement climatique, sont les résultats de changements effectués précédemment sans conscience de leurs implications. !
Hérité de Bateson, le principe d’écologie, tel qu’on l’emploie en PNL, invite à n’effectuer un changement que s’il préserve les aspects positifs de la situation présente et n’amène que des conséquences positives pour soi et pour autrui à court, moyen et long termes. Nous reviendrons sur le sujet dans le prochain article.
Pour revenir à la Sémantique Générale, celle-ci demeura un modèle essentiellement théorique sans applications pratiques directes, confiné dans les universités, et dont l’emploi resta réservé à des journalistes et à des écrivains comme A.E. Van Vogt et L. Ron Hubbard (qui s’en inspira pour créer la Dianétique et, plus tard, la Scientologie). Seuls des élèves de Korzybski, tels que Albert Ellis, Paul Watzlawick et le plus célèbre d’entre eux, Grégory Bateson, en tirèrent des usages pratiques dans les disciplines qu’ils développèrent.
Sur les conseils de Bateson, Bandler et Grinder intégrèrent dans la PNL un certain nombre de concepts, d’outils et de modèles (mais pas tous) de la Sémantique Générale. Malheureusement, peu le savent car ils avaient pour mauvaise habitude de rarement citer leurs sources. Bien que la Sémantique Générale explique ce qui fait l’efficacité d’une substantielle proportion des modèles transformationnels de la PNL, rares sont les PNLiens qui sont aujourd’hui conscients de la dette de gratitude que la PNL doit à celle-ci. Pour cela, il faudra attendre les travaux de L. Michael Hall, dans les années ‘90, pour finalement le comprendre et renouveler les liens entre ces deux disciplines. Il ferait de même avec un certain nombre d’autres ! parents cachés de la PNL, ce dont nous parlerons plus tard.
Denis Bridoux
Michael Hall sera à Paris le 10 Juillet pour un séminaire de 4 heures sur le changement en entreprise. A l'issue de ce séminaire qui est complet Il présentera en compagnie de Denis Bridoux le livre meta-coaching vol. 1 qui est le 1er livre traduit de Michael en français. Cette présentation est entrée livre, pour plus d'information vous pouvez nous ecrire à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.