On commence par la mauvaise, voici une citation d’un de mes philosophes préférés : « Tant que l’homme sera mortel, il ne sera jamais décontracté », Woody Allen. C’est un élément que nous ne pouvons nier ou oublier, notre temps est compté, ce qui peut bien évidemment être source de stress!
Cela dit, et voici la bonne nouvelle, le stress est avant tout une question de perception. Rappelez-vous quand vous étiez petit, vous aviez peur de cette vieille tante Yvette, celle qui avait l’air de cacher des enfants dans la remise… en avez-vous toujours peur ou gardez-vous un souvenir amusé de votre croyance d’alors? Même s’il vous reste un frisson d’effroi rien qu’à y repenser, c’est plutôt un souvenir amusant. Dans la vie c’est pareil, tout est une question de perspective.
.Nous parlons du stress comme si c’était quelque chose qui existe en dehors de nous. Pourtant, il a besoin de notre coopération pour devenir réel! Il est vrai qu’une fois lancé, les effets sur notre physiologie font que le corps met du temps à revenir à l’équilibre. Autrement dit, lorsque l’on tente de gérer le stress généré, il est déjà un peu tard…
Bien sur, nous pouvons prévenir le stress en organisant notre agenda, notre temps, notre travail, de manière efficace. Plus facile à dire qu’à faire. Toutefois, reconnaissons que le stress ne nous aide vraiment pas faire face aux défis, dates limites et autres crises. Au contraire, le stress ne nous permet pas d’accéder à nos ressources. Si vous pouviez rester calme, quoi qu’il arrive, seriez-vous plus efficace? La vie serait-elle plus agréable, plus joyeuse?
Remarquez que, pour être stressé, notre esprit et notre corps doivent envoyer des messages d’alerte. Alors la question est : comment faites-vous pour vous stresser? Quelle est votre méthode favorite?! Laissez-vous trainer les choses importantes jusqu’à la dernière minute? Pensez-vous à TOUT ce que vous avez à faire comme si c’était un gros tas indifférencié sur lequel vous n’avez pas prise? Comment vous représentez-vous ce tas?
Projetez-vous des images affreuses de ce qui pourrait arriver sur l’écran panoramique de votre esprit? En couleur et sur grand écran pour que ce soit le plus réaliste et effrayant possible? Que vous racontez-vous intérieurement? Vous dites-vous, avec un ton désagréable et menaçant, « Tu dois performer! Ce doit être parfait! Je n’y arriverai jamais à temps! Je ne suis pas à la hauteur! ». Que faites-vous inconsciemment pour vous stresser? Nous sommes en réalité très expérimentés dans l’art de faire monter la pression, ne pourrions-nous pas l’être tout autant dans l’art de la faire descendre?
J’ai décidé il n’y a pas si longtemps que le stress n’était plus le bienvenu dans ma vie. Il m’arrivait souvent de me lever le matin avec un mal de ventre tenace ou mal au crane… et j’acceptais ça parce que je pensais que c’était normal et surtout, je pensais ne rien pouvoir y faire! Pire encore, je croyais que le stress m’aidait à être performante et efficace. Pfffff. N’importe quoi!
Maintenant, lorsque je sens le stress pointer le bout de son nez, je n’attends pas qu’il envahisse entièrement mon corps et mon esprit. Je m’arrête et j’accepte sa présence. Je remarque les images, les voix et les sentiments que j’utilise pour me stresser. J’essaye de comprendre leur intention positive (faire ce que j’ai à faire efficacement par exemple) et je les réorganise mentalement d’une manière plus aidante. Et vous savez quoi? Le stress devient alors un allié formidable, il permet d’y voir clair et nous rappelle nos priorités.
Notre stress est révélateur de qui nous sommes, de nos peurs, de nos représentations internes, de nos idées. Rendons-lui son rôle de messager et il cessera de nous harceler un fouet à la main! Nous n’avons pas besoin de ça pour avancer, ayons plus confiance dans notre capacité innée à trouver des moyens créatifs de répondre aux défis de l’existence, nous le méritons bien.
Caroline Douret